les vides qui s’ouvraient sous nos mains

parfois je m’assois au bord d’un rêve et tu es là. je ne distingue pas les détails. il y a l’écho blanc entre l’étoffe de l’oreiller et le tympan. froissement d’air minuscule. ton souffle régulier au-delà. l’apaisement avant la chute. la nuit l’emporte — mon corps effondré. je ne sais pas si mes yeux sont ouverts ou fermés. on marchait, on avait un temps inouï devant nous, on avait la légèreté de juin. on marchait le long d’une nationale qui traversait la ville. on marchait en silence on osait rien dire on marchait. les cœurs s’échauffaient. l’odeur de beurre tiède dans ton cou. jambes frêles. on s’est laissé glisser sur le bord du trottoir. nos joues frottées. nos mâchoires à petits coups. nos lèvres amollies sous l’effet du vertige. la pluie a commencé à tomber, une de ces pluies d’été, lourde et brève. on ne parlait toujours pas. on remplissait les vides qui s’ouvraient sous nos mains et nos lèvres.

Publié par

caroline diaz

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