Le sujet me captive, Boîte noire. J’imagine un temps qu’il y a eu une boîte noire à bord du Comanche, Slimane me dit qu’il ne pense pas, qu’il va quand même se renseigner, je laisse flotter cette idée que peut-être, à un endroit, la voix de mon père à été enregistrée.
On inondait de vert le bitume, mais l’intensité de la couleur, son odeur ne mentaient pas.
Je m’y prends mal, et ça me fatigue.
J’ai d’abord cru que le couple se tenait par la main, doigts croisés, et puis j’ai vu son poing serré, ça renversait complètement la proposition, ce n’était plus un geste amoureux, c’était juste un poing serré, fermé, en colère.
Traverser le quartier rabâché, sentir novembre, la nuit oppressante, s’arracher à la viscosité de l’air, à la ville, et se heurter à la limite des mots.
Nous regardons Chevalier noir, je suis éblouie par les images de Téhéran en surplomb, le flou des lumières vibrant sur l’horizon, je pense à Bastia, peut-être l’énergie des corps, les tensions familiales, ça réveille des sensations d’enfance, une envie brutale de chaleur.
J’y vais le nez au vent, les portes s’ouvrent les unes après les autres, une jeune femme est désappointée, elle croyait que c’était la poste, normalement on ouvre qu’à midi. Elle me demande si c’est urgent, pas vraiment même si après avoir laissé traîner la petite boîte métallique des jours et des jours au fond de mon sac à dos, l’oubliant presque, je suis maintenant impatiente de découvrir les images. En lui confiant les films j’ai l’impression d’être l’héroïne d’une fiction.