ce petit miracle

La fragilité des silhouettes, leur solitude et les chiens.

Trouble de la voir apparaître sous la plume d’Anne Dejardin, tel un personnage. Elle m’échappe. Peut-être que le livre qu’elle imagine c’est Anne qui pourrait l’écrire. L’appel de mon frère, les secondes funérailles repoussées depuis quatre ans, je sais que les deux projets sont liés, en souffrance.

Après avoir lu le journal de P et l’incident du verre cassé, une obsession, retrouver les mêmes verres comme pour retrouver le temps perdu.

Le colis que je dois recevoir du Japon est retenu par les douanes, PRE ALERTE IMPORTATION, je dois certifier que les deux bouteilles isothermes envoyée par mon client ne contiennent pas de métal originaire de Russie. J’atteste sur l’honneur. Ça ne parait rien, mais cet incident et sa résolution, le sentiment d’être en faute alourdissent bizarrement ma journée.

La famille remonte le canal, à trottinette, à vélo à roulettes, à pied, l’enfant à trottinette s’exclame oh la coccinelle, il est tout seul à la voir voler dans les airs, son cadet s’énerve de ne pas la voir, le père est dubitatif, mais si là, et son doigt pointe le vide, son enthousiasme ne faiblit pas, il a pour lui ce petit miracle.

Je trouve le livre sur lequel écrire pour l’atelier de François, je n’échappe pas à mes obsessions, ça me vaut deux heures de recherches sur le net, une archive de l’INA émouvante, et une amorce de texte.

Il diffuse des bulles de savon sur la place pour gagner quelques sous, autour les corps s’agitent, les enfants papillonnent, tentent d’attraper les myriades de petites bulles, les adolescentes se battent avec les géantes, les traversent hurlant, le souffleur grogne un peu en multipliant les bulles comme un remède à sa mélancolie.

Publié par

caroline diaz

https://lesheurescreuses.net/

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