qu’il pleuve

près de la rue de Meaux, Paris, avril 2021

comme chaque matin j’attrape un livre dans la bibliothèque, un livre que je n’ai pas lu, un livre oublié, je l’ouvre au hasard, lis quelques lignes, ce matin Qu’il pleuve, Francis Dannemark, au milieu d’un paragraphe quatre mots se détachent, un coup de cafard, l’expression oubliée me replonge loin dans l’enfance, un coup de cafard, une fin d’été quand l’avenue de La Plage se vidait de ses vacanciers, la maison vide quand ils étaient en course, un mur lisse, un rêve oublié qui alourdit le corps, un jour hostile, les branches dépenaillées entre chien et loup, l’absence, un coup de cafard reflétait ce matin si justement l’humeur du moment, plus juste qu’une fatigue galvaudée, un coup de cafard, bref, sec, se souvenir du dehors, franchir la porte, se jeter dans le tournant, attraper les reflets du jour

Publié par

caroline diaz

https://lesheurescreuses.net/

3 réflexions au sujet de “qu’il pleuve”

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