
Nos marchons dans les sentiers autour, hésitons devant les pentes trop fortes, nous rions, renonçons quand l’humidité perce nos chaussures. On fait mine d’oublier la tempête de la veille, je ne sais pas ce que j’espérais. On met la petite sur le poney, on aura même pas envie de s’attarder sur la plage, la mer était trop loin, le sable et le ciel étaient gris.
Me revient la chanson que Nina avait choisie pour le mariage de J et M, je me suis mise à chantonner, la voix est prise par le manque de sommeil, des mots me manquent. Je pense à elle, j’ai l’impression qu’elle chante avec moi, que nos voix nous aident à nous rejoindre.


L’éclat du soleil sur les trottoirs humides m’aveugle. C’est souvent la lumière qui me dirige, surtout quand je change d’itinéraire. Alors la ville se métamorphose, pas tout à fait étrangère mais nouvelle, alors je peux me satisfaire du bleu d’une porte, de l’ornementation d’une façade.
Le froid mord méchamment, les vitrines se chargent de décors de Noël, des jeunes gens semblent s’amuser à l’intérieur des bars, ça devrait me réjouir, mais je n’y arrive pas, peut-être que c’est novembre.


Sur le blog de Piero, un billet retient mon attention avec ses photos de boutiques de chaussures, j’ai une tendresse particulière pour ces magasins vieillots, sans doute une réminiscence de l’enfance, l’achat de chaussures neuves, c’était le seul truc que ma mère refusait qu’on nous donne, les chaussures.
Ma langue explore la béance laissée par la couronne déchue, mes phalanges se logent entre les lèvres, des réflexes archaïques, la sensation furtive de s’échapper du temps présent, mais le corps autour rappelle ses faiblesses.

L’économie des gestes, la blouse, la robe de chambre, le moulin à café, le corps enfermé dans les cadrages serrés, les jeux de lumière, l’acajou brillant de l’armoire, la grille accordéon de l’ascenseur, le pliage du linge, la lecture de la lettre de la sœur au Canada — d’un souffle, l’épluchage des pommes de terres, à plein d’endroits penser aux femmes qui m’ont précédées dans la famille. Puis le désordre de la mèche sur le front, le glissement dans la folie.


(merci pour le lien…) (je reste très fleur bleue tsais) (tes images sont magnifiques) celle avec les portraits me plaît beaucoup, en particulier – j’aime les photos de photos – tu me diras où tu l’as prise hein… Merci
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moi aussi j’aime bien les photos de photos… tiens Les fleurs bleues, je garde un chouette souvenir du livre de Queneau.
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un détail : amusement parce que même chose pour les chaussures
(oui pour les photos de photos)
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merci Brigitte,pour les chaussures me souviens particulièrement de l’achat d’une paire de baskets, la première je pense, ça m’avait semblé tout à fait exceptionnel, le confort des semelles de ces baskets.
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bravo… moi idiote mes premières c’est à 72 ans
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On est bien chez toi, Caroline. Merci.
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reviens quand tu veux 😉
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J’ai lu, on est bien chez toi, je suis d’accord, tout est à sa place, on déambule, on en prend en même temps plein les yeux de lire choses du quotidien mais de cette écriture particulière qui est tienne ici et convient parfaitement. Plus le dernier encadré avec la phrase. Merci, Caroline.
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