j’évite l’inquiétude

Nous buvons notre café en ouvrant la fenêtre pour profiter du soleil déjà chaud, nos petites tasses posées sur le rebord, comme au temps du confinement on se donnait l’illusion de prendre un café en terrasse. Sauf que là c’est vraiment un jeu, nous rions comme des gamines qui jouent à la dinette.

Je réserve les billets pour le voyage anglais avec Alice, reporté trop longtemps, nous décidons de le faire cet été. Encore très envie de le faire ensemble, visiter les lieux de nos autrices chéries d’Albion, Virginia, Charlotte, Emily, Jane, Agatha. On allonge de deux jours la durée prévue au départ.

Ça attire le chaland, Paris devient un grand bouquet de fleurs artificielles. Depuis que je tiens ce journal mon rapport à la ville change, l’œil cherche un détail, une lumière — choisir une voie plutôt qu’une autre — se laisser guider par le soleil — retarder le moment de rentrer — attraper le contre-jour.

Je retrouve Marie Pierre à la Java, découvre la galerie que je ne connaissais pas, évidement ce soir là je n’ai pas l’appareil. Faire la liste de tous les lieux où je devrais revenir. Au moment de me coucher, dans le moteur de recherche du téléphone je tape Ukraine, comme il y a des mois je tapais covid, rapport compulsif à l’information. C’est absurde, j’abandonne, j’évite l’inquiétude, provisoirement.

Michel nous parlait dimanche d’une photographie qu’il ne retrouve pas, sa victoire lors d’une course à Sidi Bel Abbès où il était lycéen, surement égarée lorsqu’il a quitté l’Algérie. Il a fait des recherches sur internet mais n’aboutit pas. Avec Alice nous pensons à l’aider dans sa quête. C’est une blague entre nous, l’agence de détectives que nous ouvrirons un jour.

Au Mac Val, pour la journée programmée par Philippe dans le cadre des Échappées. J’y retrouve Anne, Piero, Xavier. Passionnante présentation par François Bon de son travail sur le web, j’apprends sur l’oralité, sa nécessité, la transmission. Sous le soleil on cause entre les pelouses. Lectures et concert de Sereine Berlottier, Séverine Daucourt, Gilles Weinzaepflen. Belle journée.

Nous devons nous retrouver sur les hauteurs de Belleville. Au pied d’une cité les adolescents discutent sur leur vélos, des enfants jouent au foot, il fait nuit. Remontent des sensations de l’adolescence à Marseille, la bande, les vélos, la douceur. Gwen m’invite à présenter mon travail, c’est au bout de mes doigts, c’est bientôt fini, ça ne me fait pas peur. On parle de nos pratiques, de la voix, de chorégraphie, de cheveux, de la fiction, du vrai, de Brel, des journées à venir à Évry.

Publié par

caroline diaz

https://lesheurescreuses.net/

Une réflexion sur “j’évite l’inquiétude”

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