par la fenêtre

Je me suis levée plusieurs fois dans la nuit, la soif, une crampe, au dernier réveil par la fenêtre la lune était plate et brillante, elle se rapprochait de l’horizon immobile, le bleu était intense autour, c’était une lune d’enfance, une lune à qui on parle, une lune dont on ne sait plus comment elle tient dans le ciel, dont on se demande qui l’a collée dans la nuit, un astre dont on a oublié la mort, j’ai goûté l’eau fade qui avait passé la nuit dans le verre sur la table du salon, ça m’a rappelé l’eau qu’on boit à l’hôpital par toute petites gorgées, il était trop tôt pour me lever, j’ai retenté en vain le sommeil, j’ai de nouveau regardé le ciel, la lune plate avait disparu dans un petit jour mélancolique, j’ai pensé à la perspective des montagnes en pans bruns, puis mauves, à leur décoloration progressive dans le lointain.

Publié par

caroline diaz

https://lesheurescreuses.net/

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