
Quand les propositions d’écriture de François Bon arrivent dans ma boite mail, il y a toujours ce frisson, à la fois de la découverte, et de ce que ça déclenche, l’autorisation à écrire. Parfois je raccroche la contrainte d’écriture aux sujets en cours – peut être que cet emploi du pluriel est abusif, est-ce que la famille, la filiation, le deuil ne sont pas pour moi un seul et même sujet ? Ce lundi c’est personnages dans une foule, et la première image qui a surgit c’est cette archive incroyable confiée par ma tante il y a quelques mois, un cahier de notes personnelles entamé par mon arrière-grand-père au moment de l’exode, sans doute écrasé d’une grande détresse à voir la famille se disperser sur les routes, lui même trop fatigué et peut-être effrayé d’abandonner sa boutique de couleurs de la rue Ordener. La tentation est grande alors d’écrire l’exode, et puis dans le même temps je me trouve malhonnête, avec l’impression d’usurper ce vécu et de céder à une grande paresse. Je crois avoir trouvé ailleurs ma foule, son territoire, et je garde intact mon éblouissement à la lecture du précieux journal de mon arrière-grand-père.
ah oui… quelle chance d’avoir gardé cela, précieux ! vous envie ce trésor (ai une partie des mémoires de mon grand-père le reste ayant malheureusement donné aux archives avant que les lise, mais il ne décrit pas la foule, juste relate assez sèchement, avec retenue, ses efforts avec son régiment pour freiner la retraite, défendre les ponts, et les villes qui ne veulent pas de leur résistance)
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Oui me rends bien compte de cette chance, plus miraculeuse encore la manière dont j’ai retrouvé ma tante, je vous raconterai un jour !
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