
On retourne voir la mer, descente abrupte à la plage du Tilleul. En posant la majuscule à tilleul je m’étonne qu’on donne si souvent des noms d’arbres aux plages.
Revenir à l’atelier d’écriture de François Bon, éviter le et maintenant ? Y aller sans arrière pensées, même si dans la tête c’est valse hésitation entre Corbera et les fragments corses.

À peine j’entre dans la librairie qu’elle s’exclame Tu l’as fais ! Elle voudrait en savoir plus, me pose des questions sur Pierrot, notre vie matérielle. Puis elle retire d’une des tables une pile de livres, pose les six exemplaires de Comanche à la place. Une cliente exaltée nous explique qu’elle vit dans les livres, ce ne sont pas eux qui vivent chez elle.
Une jeune femme brune s’arrête devant la boutique d’aquarium, et s’exclame Oh des poissons ! avec une espèce de gourmandise qui me déconcerte, aujourd’hui il y a encore des personnes qui se réjouissent à l’idée de posséder un aquarium et d’observer les poissons tourner en rond ?

Nous nous retrouvons à Montreuil, le soleil sur les toits, l’émotion des filles, de J-C, des perspectives, les cannelés délicieux apportés par F, et la présence d’Anne-Marie.
Vu Atlantique de Mati Diop. Le plan des jeunes gens dans le camion, le visage de Souleiman, son corps qui déjà refuse de partir, le regard d’Ada, la montée dramatique, l’océan comme personnage, la ville, les lumières sublimes, le fantastique, longtemps qu’un film ne m’avait pas autant transportée, merveilleux et poétique.


Avant de m’aventurer sur le marché de la poésie je retrouve Nolwen, puis Karen pour leur remettre un exemplaire de Comanche. Durant ces deux heures sur la banquette en osier du Café de la Mairie, j’observe la foule, les serveurs qui se moquent gentiment des poètes et je pense à Perec. Quelques rencontres joyeuses, les crêpes, quelque pas avec Milène dans la nuit.









