
Ça m’a attrapée quand je suis entrée dans la salle du musée du Jeu de paume, quand j’ai vu la faïence jaune pâle des murs de la cuisine de Jeanne Dielman, quand j’ai vu Delphine Seyrig, la bassine d’eau et les pommes de terre, que m’est revenue l’émotion de la première fois, quand les meubles, les motifs du papier peint et des rideaux et du fauteuil, quand la lumière faisaient apparaitre les visages de ma grand-mère, de ma tante, de ma mère, de ma tante surtout. Quand je me suis souvenue de la comptine des pommes de terre, quand les gestes encore, et les décors, les couleurs familières, quand le corps œuvre au-dessus de l’évier, de la cuisinière, de la table de la cuisine, quand Jeanne boit un verre de lait, quand Jeanne dans la baignoire, quand Jeanne se maquille, quand la banalité belle, quand à peine la voix de Delphine Seyrig, quand toujours le corps, les gestes lents, précis, quand les détails, quand tout me fait revenir encore à Corbera. Le souvenir ému glissera vers l’inquiétude, quand la mécanique des jours déraillera, qu’on s’interrogera sur la place d’un meuble, la force d’un geste, sans deviner jusqu’où.


Le Dreft vert en arrière-plan, le couvercle de la cuisinière à protéger la faïence… Les images, les souvenirs et tes mots pour guider ou assurer le flux. Tu donnes passage. merci.
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je te recommande vraiment l’expo si tu passes à Paris (on se verrait)
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la voix de Delphine Seyrig… 🙂
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dans ce film presque absente la voix …
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un texte qui m’a prise à la poitrine…
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impression d’un espace qui s’est ouvert là, mais je peux me tromper, merci Caroline
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merci Caroline…
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