il faudra y revenir

Des images de Gaza bombardée, des accumulations insensées de ruines, de cendres, on pense aux images générées par l’intelligence artificielle, sauf que ces façades éventrées, cette désolation c’est la réalité.

Au-dessus des boîtes aux lettres il y a un paquet en attente de son destinataire. Sur l’étiquette je découvre le patronyme d’un copain d’internat de mon frère, et c’est son regard, son visage à la fois doux et solide, et les visites qu’il nous rendait parfois à Bastia, et les tablées familiales, et la lumière des dimanches qui reviennent.

Je ne suis pas perdue, mais je ne suis pas au bon endroit, l’application m’a indiquée une ancienne adresse, ça fait que je découvre cette voie planquée, ce bout de petite ceinture, et que ce lieu, comme tant d’autres, que je découvre par hasard me donne rendez vous, et qu’il faudra y revenir.

Ils se retrouvent à l’entrée du restaurant où nous déjeunons avec Alice. Ils sont surpris de se retrouver ici alors qu’ils ne se croisent jamais sur leur lieu de travail, c’est marrant. Le garçon à la fille demande si elle déjeune sur place oui et toi ? Je me sens un peu obligé maintenant, je crois qu’ils ont ri, et ils se dirigent vers la dernière table au fond, Alice me raconte la suite de l’histoire, ils passeront le réveillon ensemble

Mon téléphone sonne, je sais que c’est D puisque son prénom apparaît sur l’écran, j’entends la rumeur de la ville autour et le cœur s’accélère. Il est à Paris, métro Vavin, il a une petite heure devant lui, oui viens prendre prendre un café. Je range précipitamment l’atelier. On tente d’éclaircir des silences, on s’étreint, on se fait des promesses.

Avant de partir elle a jeté un œil à la fenêtre, tiens le ciel est rose, je me suis penchée pour vérifier, j’étais prête à sortir mais je n’ai pas vu la couleur que j’espérais. Sous le pied une masse, rien d’une sensation connue, je me retourne, je viens de marcher sur un rat, long frisson de dégoût.

La femme sa voix basse pour elle même, Seigneur Jésus, que ce soit fait, ta puissance et ta voix, ta puissance et ta voix sur moi. Je tire comme chaque semaine une carte d’Oblique strategies, Retrace your steps, est ce vraiment comme ça que je vais avancer ?

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caroline diaz

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