

Hortense m’explique que le trait de côte ne recule pas vraiment, la côte recule par endroit, mais avance à d’autres, le jeu des flux et reflux est complexe …transformation plutôt que disparition, en attendant je rêve de longer l’estuaire, ou n’importe quelle rive. LA LIGNE OCÉANIQUE est l’endroit où je respire.

Je feuillette des catalogues d’oeuvres d’art vendues aux enchères, plusieurs pages cornées, je regarde les prix, considère différemment les gouaches et gravures qui s’accumulent sur les murs, dans les bibliothèques de la salle d’attente du rhumatologue collectionneur.


Le jeune homme au téléphone // j’étais un peu déçu que tu me calcules pas tout à l’heure et que tu me dises pas bonjour mais je vais pas en faire une histoire, ni faire mon mijaurée // m’amuse qu’il utilise cet adjectif que je croyais réservé aux femmes..
Nous montons à l’étage, pour avoir de la lumière, l’atmosphère y est plus feutrée, encourage les rendez-vous professionnels, des belles personnes, surement des comédien·nes. Sensation d’une séance de rattrapage et tentative d’échapper aux bruits du monde.

J’ai traversé la place de la République presque déserte, je me suis approchée de mon visage préféré, ÉGALITÉ, j’ai fait une prière, c’est étrange de l’écrire mais je veux me souvenir de cette ferveur.

Depuis Valence une heure de route avec ascension, dans les phares un renard, puis une biche, deux lapins, magique. Arriver sous une presque pleine lune, le lieu éclairé comme une nuit américaine. Je ne dors pas bien, impatiente de voir la beauté de l’endroit se révéler au jour.
A travers les rideaux deviner le ciel qui s’éclaire, rosit déjà, sortir. Nous avons descendu une douzaine de cartons, ouvert les dossiers, découvert des photographies, des notes de travail. Arbitrer classer inventorier. Puis un petit cahier de texte à spirales, Les vacances en Suisse, le premier roman peut-être, ces quelques illustrations qu’elle avait glissées en tête de certains chapitres, à la manière des livres illustrés de son enfance.


…c’était au moment où je traversais la place Vendôme. J’avais dans mon sac, qui dépassait à peine, « L’atlas des inégalités » acheté le jour même…
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