
Nous marchons dans le cimetière de Belleville, sur les tombes on remarque souvent des portraits de défunts imprimés sur des médaillons. Les visages deviennent les personnages d’une fiction, je ne peux m’empêcher de les relier les uns aux autres, d’imaginer leurs rencontres possibles.
Je ne sais pas qu’il y a une petite fille cachée dans l’angle du couloir pour surprendre son amie qui marche derrière moi, elle surgit à gauche, me fait sursauter, puis éclater de rire. Son expression de dépit et de gêne mêlés me fait rire encore tandis que derrière moi sa copine se moque copieusement.


Est-ce d’observer une photographie de ma mère ? Me revient le titre d’une chanson qu’elle chantait enfant, Le petit bonheur. Elle nous racontait comme elle aimait ça chanter, comme elle avait une jolie voix. Sa voix je l’ai toujours connue grave, presque détimbrée par la cigarette et — disait-elle — le chagrin à la mort de sa mère. J’ai retrouvé une archive de l’INA, l’interprétation et le texte de Félix Leclerc avaient un peu vieilli. Je me suis dit que ce n’était pas une chanson qu’on chante à dix ans, comme elle le racontait. Surtout j’étais émue par les premiers accords de guitare, j’ai imaginé son frère l’accompagnant, je me suis retrouvée dans le salon de Corbera.
Je reçois les images de Jeanne Cousseau pour les prochains vases communicants vidéo. Un premier plan éblouissant, mystérieux. Je maudis la densité de la semaine, des jours à venir, il faudra pourtant trouver le temps d’écrire.


Aux buveurs d’encre, Anne Savelli présente Musée Marilyn. Après les questions, après sa lecture — c’est toujours une émotion d’entendre Anne lire ses textes, il m’arrive souvent d’entendre ses respirations quand je lis ses livres —, elle nous présente sa collection de photos de Marilyn Monroe. Découpées dans des magazines, ou achetées rue des Canettes, elles sont rangées en ordre chronologique dans un large classeur. Parmi nous, un fan absolu commente presque chaque image, précisant la date de sa publication, le titre du magazine, jalousant certaines pépites, impressionnante expertise.
Pour la troisième proposition d’écriture de François Bon dans le cadre de #photofictions, je m’appuie sur la même photographie de ma mère, ma préférée, utilisée lors de la consigne précédente. Me viens l’idée d’utiliser cette image jusqu’à la fin de ce cycle, j’ignore si les propositions me le permettront, me demande si ce n’est pas idiot de m’enfermer dans cette contrainte, à suivre…

Dans la chambre des mariées la tension est palpable avant la cérémonie. On assiste aux essayages, on donne des conseils, on rassure, comme tout cela aurait été au-dessus de mes forces. L’appareil photo me donne une contenance, j’admire la vue depuis la chambre, puis on viendra nous chercher, je serais très émue quand elles entreront dans la salle, on fera des discours, il y aura une fête énorme.

il y avait aussi « Bozo » (le fils du matelot, tsais) qui est vraiment bien aussi (https://www.youtube.com/watch?v=2q6aFmUoN0w)
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Souvenir souvenir… le petit bonheur de Felix Leclerc ma mère me le chantait aussi et aussi le Galérien de Mouloudji. Est ce que conserver la photographie sur le plus de chapitres à venir de l’atelier est idiot ? à mon avis non, peut-être une sorte d’étayage pour un travail parallèle…
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Oui sauf que déjà débordée par le travail, mais vais tenter, merci !
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