j’écris ce rêve

Ça n’arrive presque jamais, mais sans doute le départ de Nina à venir et la décision de m’emparer de Corbera comme sujet d’écriture n’y sont pas pour rien, cette nuit j’ai rêvé de ma mère. Je venais de quitter la maison pour m’installer dans un appartement à Marseille, une colocation étudiante, dans une ruelle étroite qui surplombe la mer, comme on en trouve sur les hauteurs de Vauban sauf que là c’était un quartier très populaire. L’appartement est assez spacieux, une grande pièce à vivre où je dors, puis une chambre à l’étage pour ma coloc. Le sol n’est pas droit, recouvert de tomettes cabossées, le plafond est haut dans le prolongement des murs blancs, en voûte légère. Il y a des persiennes intérieures devant une grande porte fenêtre, un balcon étroit sur la mer. Nous parlons avec ma coloc, enfin elle parle, elle est très volubile, le téléphone fixe l’interrompt, elle décroche, C’est pour toi, au bout de la ligne la voix de ma mère, je devine sa tristesse, elle me dit que je lui manque déjà, Ne t’inquiète pas maman je reviens bientôt. J’écris ce rêve, je voudrais qu’il retienne sa voix entendue si distinctement, pourtant lointaine, grave et chaude, un peu voilée, avec cette fragilité dans la poitrine que j’ai entendue parfois quand vraiment elle était déconcertée par la vie.

Publié par

caroline diaz

https://lesheurescreuses.net/

Une réflexion sur “j’écris ce rêve”

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