

demain il faudra quitter Édenville, mais revenir
pour les villas de bord de mer et leur mystère de pacotille
pour la maison d’enfance abandonnée
pour la Vallée des Peintres
pour le Lude chargé de cendres
pour le chemin ombragé
pour la falaise échouée comme une baleine
pour Chausey à l’horizon et l’averse sur Cancale
pour le ciel dévoré de feux extravagants
pour la discorde des nuages
pour l’orage sur la mer
pour un rayon vert
pour la bruine obstinée
pour le grain qui crépite
pour le mugissement du vent et pour les vagues furibondes


pour l’hôtel des Falaises où ma grand-mère a dormi en 1978
pour l’heure dorée sur les pins parasols
pour le rire des mouettes
pour les murmurations d’étourneaux qui se seraient trompés de saison
pour les morceaux de verre roulés au fond des seaux
pour le peuplier effleuré de lumière
pour ne pas oublier les lilas pâles du jardin du garagiste
pour les tamaris qui dégouttent de pluie
pour le parfum des genêts
pour l’odeur du sable
pour l’oyat qui plie
pour vérifier sept fois par jour que la mer est au bout de la rue
pour me souvenir que je me souvenais de lui



Oh ! Tres beau !
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merci chère Delphine, j’aime bien partager l’horizon avec toi
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