quand tu hésites à quitter la nuit

Poretta, 30 juin 2020

quand tu hésites à quitter la nuit
quand les draps se réchauffent au corps
quand apparaît le jour avec ruban d’aurore
quand le vent plie la mer
quand revient brutalement le souvenir d’un moment heureux
quand tu entends un éclat de rire qui pourrait être le sien
quand la saveur d’une boule coco se mélange au sel d’après la baignade
quand tu te plonges dans sa peau
quand les particules de poussière s’allument dans l’air de la sieste
quand au plus près de son regard tu peux voir un sourire
quand une ressemblance enfouie apparait
quand l’orage d’été éclate
quand les fleurs dégouttent de pluie
quand un parfum d’herbe tiède et de sable flotte sur le tarmac de Poretta
quand un monde ancien se révèle entre les drailles
quand le soleil allonge les ombres en hiver
quand les chaises se replient sur les tables de café
quand des paysages émergent sur les murs
quand les villes s’éloignent et l’horizon avec
quand tu voudrais puiser dans la réalité du monde autre chose que la colère

D’après une proposition de Pierre Ménard dans le cadre d’une série d’ateliers d’écriture sur le thème de la ville

épiphanie #5

Un jour on s’arrête, saisi par la foison des pistes.
Une litanie d’indices, soustraits au hasard.
Je ne veux plus être sensible qu’aux douleurs.

                 

                 

                 

tercet composé de manière combinatoire par Pierre Ménard sur le compte twitter de Sandor Krasna